- L'an 2000 et ses 12,9 degrés de température moyenne battent tous les records.
LES CLIMATOLOGUES ont rendu
leur verdict: l'année 2000 s'impose, avec 1994, comme la plus chaude
du siècle en France, avec une température
moyenne de 12,9 degrés. Des chiffres dus notamment à la clémence
inhabituelle des températures relevées en automne et au début
de l'hiver 2000. Octobre, novembre etdécembre
ont même permis aux géraniums de refleurir avec des températures
atteignant 15 à Paris, 18 à Bordeaux et 21 à Biarritz ce
mois. Certaines villes de l'Est comme Epinal ont même battu des records
de chaleur sur les dix premiers jours de décembre: 9,5 degrés
y ont été relevés contre 0,9 pour la normale.
A observer les statistiques à l'échelle de la planète de plus près, on s'aperçoit que l'année 2000 s'inscrit dans une série d'années aux températures particulièrement élevées au cours de la dernière décennie, incontestablement la plus chaude du siècle. Au palmarès des années les plus chaudes, on trouve en effet 1998, 1997, 1995, 1990 et enfin 2000. « Le réchauffement planétaire est un fait, relève les climatologues. En France, on constate une élévation moyenne de la température sur le siècle de 0,6 degrés au nord de la France et de 1 à 1,1 degré au sud. Ce sont les températures minimales qui augmentent le plus. La température moyenne à la surface du globe a dépassé en 2000 de 0,32 degré la moyenne observée sur 1961-1990. A l'aube du 21eme siècle la température moyenne de la planète est supérieure de0,6 degrés à ce qu'elle était au début du XXeme siècle. Ainsi on remarque que la température a augmenté de 1 degré au Pic du Midi en 22 ans.
Les déluges de pluie
qui se sont abattus sur la moitié nord du pays et la façade atlantique,
mais aussi l'Angleterre, le Pays de Galle ou le sud de la Norvège ont
également marqué l'année. En octobre et en novembre,
il y a eu deux fois plus de pluie, à Paris et quatre fois plus à
Nice que la normale. Plus grave, les crues et les inondations observées
au début du mois dans le Finistère risquent bien de se produire
ailleurs, tant les sols sont saturés d'eau.
Les experts hésitent cependant à attribuer ces fortes pluies au réchauffement planétaire, car le climat présente naturellement de fortes variations, et les climatologues se donnent au moins 30 ans pour dessiner une tendance.
Pour les cent ans à venir, ils
prévoient en tout cas de fortes pluies en zones tempérées
et de plus grandes sécheresses en zone sèche si les émissions
de C02 '. dans l'atmosphère sont multipliées par deux. Il fait
selon eux" de moins en moins de doute que les gaz libérés
par les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) contribuent
au réchauffement de la planète. La balle est donc dans le camp
des politiques qui tardent pourtant à agir. En novembre dernier à
la Haye, les dirigeants de 180 pays ont échoué à se mettre
d'accord pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre.
Une séance de rattrapage est prévue en mai 2001 à Bonn.