Le
capteur
Le
capteur est constitué d'une ou plusieurs jauges de contrainte. Examinons plus
en détail ce qu'on appel une jauge de contrainte.
Qu'est-ce
qu'une jauge ?
C'est un capteur passif traduisant, en variation de résistance électrique, sa propre déformation qui est en principe égale à celle de la structure à l'endroit où il est collé. Pratiquement, son allongement est habituellement limité à environ 3%.
En général, une jauge est constituée d'une grille formée par un conducteur collé sur un support isolant.
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Jauge
juste avant son collage sur la structure
De quoi
c'est fait ?
Le conducteur est soit d'origine métallique, souvent des alliages à base de nickel, soit c'est un semi-conducteur. Le nombre de brin de la grille diffère selon le type du conducteur. Il varie entre 10 et 20 pour un conducteur métallique et est égal à 1 pour les jauges semi-conductrices.
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Jauge
à fil métallique et jauge semi-conductrice
Le support isolant est en papier ou, le plus souvent, en plastique. C'est ce support qui est collé sur la pièce dont on veut connaître les déformations et c'est lui qui transmet les déformations au circuit métallique. On conçoit que, pour transmettre avec fidélité les déformations, le support doit avoir des caractéristiques bien particulières (bonne aptitude au collage, coefficient de dilatation pas trop important afin d'éviter un décollage de la jauge par cisaillement, l'adhérence ou faculté du support de pouvoir être bien collé au circuit métallique...)
On peut encore différencier
les jauges métalliques par la réalisation de la grille. En effet, il existe
des jauges dites à fil et d'autres dites à trame pelliculaire. Ce sont les
plus fréquentes. Elles sont réalisées selon les procédés de fabrication des
circuits imprimés.
Jauge
à fil et jauge à trame pelliculaire
On va
donner un aperçu des types de jauges utilisées en analyse des contraintes.
Chaque type correspondant bien évidemment à une application particulière. Les
représentations sont à l'échelle 1:1.
Les
jauges simples:
utilisées pour la
mesure des déformations en vue du calcul des contraintes. Elles sont de formes
classiques avec une grille rectangulaire.
Les
mini, micro-jauges:
utilisées aux points de concentration de contraintes. Certaines ont des dimensions de l'ordre de 0.2 mm. (Chaînette de jauges)
Les
jauges de contraintes résiduelles:
utilisées pour
mesurer les contraintes résiduelles. On colle la jauge, puis on la perce d'un
trou à l'endroit indiqué sur la jauge, puis on mesure les contraintes
induites.
Les
rosettes de jauges:
à 3 jauges à 45°.
ou 120°.. Lorsqu'on ignore même les directions principales de l'état de
contrainte, 3 mesures sont nécessaire pour le déterminer puisqu'il dépend de
3 paramètres.
Les jauges longues:
utilisées pour mesurer la moyenne d'une déformation intégrée sur une certaine longueur, par exemple sur des matériaux hétérogènes, tel le béton.
Le coût d'une
jauge simple standard est de l'ordre d'une dizaine de francs. Elles sont, la plupart du temps vendues par paquet de dix.
Principe
de fonctionnement d'une jauge d'extensiométrie :
On
a vu qu'une jauge était en fait un capteur passif constitué d'un conducteur
ohmique traduisant, en variation de résistance électrique, sa propre déformation.
Voyons
quelle est la relation entre la variation de résistance et la variation
d'allongement.
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R = résistance du conducteur [ohms] |
A partir de cette relation, on peut montrer que la
variation de résistance est proportionnelle à la longueur, en considérant que
la section et la resistivité
restent constants.
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où : |
R = résistance de la jauge [ohms] |
Pour les jauges métalliques
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Pour les jauges semi-conductrices
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Les
jauges semi-conductrices ont une sensibilité bien supérieure par rapport aux
jauges métalliques. Cependant elles ont une linéarité inférieure et sont
plus sensibles aux effets de la température.
Les jauges métalliques sont utilisées pour la mesure précise de déformation
pouvant atteindre des amplitudes importantes et dans des domaines de température
étendus.
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